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A la croisée des regards
Les personnes sans-domicile-fixe jonchent le paysage urbain et sont omniprésentes. Elles occupent les trottoirs, jusqu’à se fondre dans le décor. Lorsque l’on ne les voit plus, on pourrait penser que la pauvreté ait été jugulée, pourtant elle subsiste et on vit aveuglement à ses côtés. Est-ce parce que nous ne la voyons plus ou parce que nous ne voulons plus la voir ?
Bien que leur présence soit un appel à l’aide face à une détresse protéiforme, elle a tendance à provoquer le détournement de nos regards ou de nos chemins. L’aveugle est celui qui ne veut pas voir ! Il est parfois plus facile de contourner le problème, tout en se rassurant avec quelques justifications lénifiantes et excuses toutes trouvées, que de l’affronter en proposant des solutions.
Il va de soi que composer une solution soit complexe, à l’image des difficultés propres à chacun, d’autant plus parce qu’on ne peut pas aider quelqu’un contre son gré : l’acteur principal d’une réinsertion sera toujours le bénéficiaire lui-même. Face aux regards détournés, l’homme esseulé trouve donc dans l’animal une solution pour rester visible et raviver le lien social perdu.
Le chien ne s’offusque pas d’un regard fuyant. Au contraire, il le rattrape sans vergogne et le ramène subtilement vers son maître. En plus des nombreux bienfaits propres à la relation homme/animal qu’il apporte, le chien attire l’attention du passant et lui démontre avec justesse toutes les valeurs humaines qui animent leur relation si unique.
C’est pourquoi, l’association « Gamelles Pleines » s’efforce de conforter et valoriser les maîtres et leurs animaux dans leurs rôles respectifs. Maintenir un haut niveau de responsabilisation des maîtres contribue à maintenir la dignité des personnes accompagnées, et ainsi, mettre en lumière une relation homme/animal tout aussi louable que respectable.
L’homme en souffrance cherchant la compagnie aidante de l’animal, trouve alors dans cette relation, quatre pattes pour se relever