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Quatre pattes pour se relever

« Prends-moi avec toi, et de nos deux misères nous ferons une espèce de bonheur ! » (1867).

Le chien calamiteux de Baudelaire ne s’était pas trompé face à l’homme abandonné. Avec ses yeux clignotants et spirituels, le bon chien cherchait-il simplement à servir ses propres intérêts ou ressentait-il réellement la détresse d’une espèce humaine en souffrance ? Au siècle du poète, les pauvres chiens symbolisaient allégoriquement les méprisés et les rejetés de la vie sociale dont ils étaient souvent les associés.

De nos jours, les bienfaits de cette subtile relation entre l’homme et l’animal ne présentent plus aucun doute. Ces binômes du macadam ne méritent pas le dédain qu’ils subissent encore trop. Baudelaire en son temps faisait déjà le procès d’une société qui donnait la priorité aux hommes et méprisait les bons chiens.

Force est de constater que la société peine encore à changer son regard sur ces fidèles compagnons à quatre pattes, aggravant ainsi l’injustice sociale qu’elle a enfantée. Bien que tissée entre deux espèces différentes, cette relation étroite regorge de bénéfices réciproques et ineffables. La dévotion et le stoïcisme de ces animaux offrent notamment un plaidoyer débordant d’humanité contre les normes esthétiques et sociales.

Aussi, l’association « Gamelles Pleines » clame par cet ouvrage artistique une ode en faveur des déclassés et de leurs compagnons à quatre pattes. Des citoyens humains et canins que les bénévoles et les donateurs de l’association regardent d’un œil bienveillant.